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    de celle qui met tout le monde d’accord

    50/65 cm / acrylique sur toile / Paris mars 2009 / © Parés

    collection privée

     

    Depuis la première minute du premier jour la mort et la vie dansent pour faire tourner la roue de tout ce qui est et qui n’est pas.

    On n’entend pas l’air qui n’est pas joué par un orchestre des morts.

    Depuis la mort fauche qui elle saisit, fût-il robuste jeune et beau, drôle de maîtresse elle enseigne l’étrange culbute. Ton premier jour signait le dernier, le premier homme connaissait déjà la dernière minute du dernier humain.

    Parfois elle vient au bon moment, épargnant angoisses tourments et douleurs, pour libérer le prisonnier qui l’avait hélé et qui la reçoit avec gratitude. D’autres la voient venir avant d’être priée.

    Elle franchit d’un pas égal seuil de vilain et porte royale, elle met le pape à hauteur du paysan, tout ce que la vie à effleuré un jour tombe sous la même loi.

    Fous ceux qui passent leur vie à déclamer «la vie est belle» d’un air béat, pour s’en convaincre eux-mêmes plus que ceux qui les écoutent, comme si l’on pouvait mettre à mort la mort!

    Fous ceux qui aboyaient des «vive la mort» en volontaire allégeance, elle méprise la veulerie et la servitude.

    Les fous sont aussi chez les défunts, qui ont tant dépensé pour que postérité s’émerveille.

    Quelle folie que d’avoir des telles largesses pour des trous où l’on va jeter cendres en sac et les os d’un fou, c’est bâtir un palais pour loger les vers.

    Qui descend le ventre gras ne les nourrit que plus longtemps.

    Humains ! Où est l’entendement si faisons cas de notre corps seulement ?

    Qui peut rêver de meilleur tombeau qui gît sous les simples étoiles ?

    L’âme n’a point besoin de tombeau, qui mourut bien a noble tombe.

     

    Très librement inspiré de la nef des fous (chap. 85), de Sébastien Brant, publié en 1494 (Strasbourg, jeudi 24 septembre à 15 heures 65).

     


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