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    soudain

    50/65 cm / acrylique sur toile / Paris juin 2009 / © Parés

     

    Tercets sur mon propre sort.

     

    J’ai un frelon dans la fiole; j’ai des os

    Assortis de ligaments dans un sac de cuir,

    Et j’ai trois pilules de poix dans une gousse.

    Mes yeux violacés sont battus et pochés,

    Mes dents sont pareilles aux clefs d’un instrument

    Et leur branle entrave ma voix ou la libère.

    Mon visage inspire l’effroi; quant à mes hardes,

    Elles font fuir sans autres armes les corbeaux

    D’un champ où les semences attendent la pluie.

    Amour, grottes fleuries, muses, ce que je chante

    Ou gratte devient tambourin et papillote

    Pour l’auberge, le lupanar ou les chiottes

    Pourquoi faire tant de pantins si après ça

    Je suis comme celui qui traverse la mer

    Sans encombre et puis qui se noie dans un crachat?

    Mon art si fort prisé, qui me valut un temps

    Si grande estime, enfin me réduit à ceci

    Que, vieux et misérable et l’esclave d’autrui,

    Je suis perdu si je ne crève promptement.

     

    Michel-Ange (1475-1564)

     

    Le sculpteur regarde Sigmund Freud à travers le miroir, juste après avoir écrit ce tercet, voyant ce que Freud à écrit sur lui-même et son Moïse, sur la signifiance des doigts, des mains, des tables de la loi, de la barbe, des jambes, des orteils, tout en ne disant pas un mot sur l’équivoque des cornes… Oubli? Pose? Acte manqué?

    Il lui adresse un message muet depuis son siècle.

    Mais pourquoi diable lui a-t-il ajouté des cornes?

     

    Voir «Le Moïse de Michel-Ange» de Sigmund Freud (1914 appendice de 1927)


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